Il faut entretenir la fertilité du sol avec une fumure naturelle faite de fumier ou de compost bio décomposé.
Le terrain d’alentour doit être en bon état de propreté par le binage et le sarclage.
Le cognassier a tendance à « rejeter » à sa base, il émet des drageons sur les racines (d’où son intérêt pour les haies). On peut multiplier facilement le cognassier non greffé en prélevant ses drageons, en sachant que cette technique favorise le drageonnement.
Les boutures sont enracinées de la fin de l’automne au début de l’hiver (sans gel). Elles doivent être arrosées souvent au cours des 2 premières années pendant la saison chaude.
La plantation se fait tous les 5 mètres en ligne avec des allées de 6 mètres permettant le travail de la terre par des engins mécaniques.
En Provence, et d’une façon générale dans le Midi, ils sont plantés en bordure de propriété pour délimiter la parcelle. Une « Codonicira » est une haie de cognassiers, une limite de champs.
Plusieurs formes peuvent être données aux arbres (l’axe ou le gobelet). En forme libre : soit à tige, soit à forme buissonnante.
L’époque de réalisation : soit l’hiver (sans gel), soit le début du printemps. Travailler sur les organes de fructification à renouveler et les grosses branches de bois malades ou affaiblis. Toujours veiller à l’installation de nouvelles branches fruitières. Soulager celles qui sont affaiblies par l’extinction de bourgeons floraux mal placés et en surnombre. Assurer un bon éclairement des organes conservés garant d’une bonne fructification et d’un bon état sanitaire. Maintenir un puits de lumière au centre de l’arbre. Ne pas favoriser l’avance des branches fruitières car naturellement, elles vont aller dans ce sens. L’accentuer risque d’entrainer l’effondrement des branches vers le bas. En été, le travail porte sur le jeune bois vigoureux. Il consiste à supprimer les bois vigoureux formés au centre de l’arbre ou ceux créant des zones d’ombre néfastes aux organes de fructification.
Les types de taille :
Figure 1 : Planter en novembre. Ne pas tailler.
Figure 2 : Un an après la plantation, tailler en T sur 2 yeux latéraux les 3 ou 4 branches conservées. Supprimer les autres. En été, équilibrer les bourgeons par pincements ( 3 à 5 feuilles selon la vigueur) sauf les bourgeons terminaux.
Figure 3 : Un an après, tailler en T sur 2 yeux latéraux. Pincer comme dans le cas précédent.
Figure 4 : Un an après, tailler en T sur un œil en dessous.
Par la suite et pendant encore deux ans, couper le tiers supérieur des prolongements et équilibrer la longueur des branches. Supprimer les gourmands et les bourgeons qui naîtraient sur la tige.
Figure 1 : Première taille – tailler en T.
Figure 2 : Deuxième taille – Dans le courant du printemps qui suit la première taille, supprimer les branches faibles telles que s et conserver 4 bonnes branches.
Figure 3 : Troisième taille – Tailler en T et T’.
Figure 4 : Ne plus tailler.
Les années suivantes, élaguer si c’est nécessaire pour équilibrer la Charpente. Supprimer les gourmands.
N.B. : Pour la clarté des, nous avons indiqué toutes les branches sur un même plan vertical.U
Figure 1 : Première taille – tailler en T
Figure 2 : Deuxième taille – tailler en T sur yeux extérieurs.
Figure 3 : Troisième taille – tailler en T sur yeux extérieurs.
Si on désire un gobelet à 12 branches, effectuer une quatrième taille comme la troisième. Supprimer les pousses à l’intérieur.
Si on limite la hauteur à 2m. 50 / 3 mètres, tailler alors les prolongements très courts et tailler au ras les rameaux les plus voisins.
Si la hauteur n’est pas limitée, on taille chaque année les prolongements vers leur moitié sur yeux extérieurs.
LA ROUILLE DU COGNASSIER
Nom scientifique : Gymnosporangium juniperi-virginianae
Identification
De petites taches jaune pâle apparaissent sur la face supérieure des feuilles et sur les fruits peu après la floraison.
Souvent confondues avec
Période d’activité
L’agent de la rouille du genévrier et la rouille du cognassier hivernent sur un hôte intermédiaire, sous forme de mycélium, à l’intérieur de galles brunes et rondes. Ces galles produisent des spores qui infectent les pommiers pendant les périodes tièdes et humides au printemps. Des symptômes font leur apparition sur la face supérieure des feuilles et sur les fruits peu après la floraison. Les jeunes feuilles de trois à quatre semaines sont assez résistantes à l’infection. Les symptômes commencent à apparaître sur les hôtes intermédiaires au même moment ou presque que le stade du bouton rose du pommier, après un épisode où les feuilles restent mouillées à cause d’une pluie ou d’une forte rosée.
La rouille du cognassier ne peut se propager de pommier à pommier, car le champignon doit obligatoirement passer en alternance d’un hôte à un autre au cours des deux années que dure son cycle biologique.
Maladie des taches
Le « blanc du cognassier » se rapproche cependant beaucoup plus du Podosphoera oxyacantae que du Podosphoera leucotricha : Sur le cognassier, le parasite, par suite d’une série d’infections, gagne tout le feuillage, et le « blanc » recouvre toutes les feuilles, au lieu de se localiser sur certaines pousses.
Le podosphoera leucotrica ne donne que peu de conidies, et les taches sur les feuilles sont nettement isolées. Les rameaux qui les portent restent courts, et le feuillage se dépie mal, tout en demeurant de forme allongée : elles brunissent et tombent si le parasitisme se développe fortement. Les pousses sont parfois attaquées, entraînant la coulure des fleurs. Les fruits ne le sont que très rarement.
Psylle
Petits insectes ayant l’aspect d’une minuscule cigale
Carpocapse ou ver des cognassiers
C’est un papillon de 2 cm d’envergure, de teinte grisâtre aux ailes de tonalité différente. Au repos ces ailes ont la forme d’une toiture. La tête porte une trompe très courte.
Il y a souvent deux générations annuelles, et selon les régions, celles-ci peuvent être totales ou partielles. Il peut y avoir trois générations dans les régions méridionales.
Puceron vert ( Aphipome)
Sur la face inférieure de la feuille on trouve de gros pucerons arrondis avec des yeux rouges sur une tête verte et un corps noir. Taille entre1,4 et 1,8 mm.
Puceron mauve ou cendre ( Phytope)
Minuscule acarien (0,14mm), invisible à l’œil nu, il s’attaque aux feuilles et aux fruits entraînant une nécrose de la cuticule et provoque leurs chutes prématurées.
Le feuillage se couvre de minuscules et nombreuses gales pustuleuses qui atteignent les pédoncules et le cuticule des jeunes fruits.
Les fruits se déforment et noircissent progressivement avant de tomber : le feuillage se boursoufle, se déforme, noircit et se dessèche.
En hiver :
1/ Mesures prophylactiques :
Deux espèces d’oïdium existent sur les cognassiers. La première est connue comme l’oïdium de l’aubépine, la seconde comme l’oïdium du pommier et sont également appelés « Blanc du Cognassier »
Sur le cognassier, le parasite, par suite d’une série d’infections gagne tout le feuillage et le « blanc » recouvre toutes feuilles au lieu de se localiser sur certaines pousses.
2/ Traitements biologiques :
Si l’hiver est doux, il est possible de voir apparaître les femelles de Psylle qui étaient en diapause hivernale, dès la 2ème quinzaine de janvier pour les régions du sud de la France. Méfiance après 2 journées consécutives dépassant 9°C, les pontes peuvent commencer. La Kaolinite calcinée est le traitement le plus efficace. 50 kg/ha pour 1000 litres d’eau au 1er passage, puis passer à 30 kg. Prévoir 2 à 3 applications et une cadence de 7 à 21 jours suivants les conditions climatiques, la spécialité commerciale choisie et la pression du verger.
Le Virus de la Granulose suffit dans les vergers à faible pression, à une cadence de tous les 10-12 jours jusqu’à la récolte. Il est possible de remplacer certains traitements du Virus de la Granulose par un Bacillus de thuringiensis. Je vous conseille plutôt le Delfin commercialisé par Certis Europe.
Le Spinosad Succes 4 peut remplacer le Virus de la Granulose, mais je vous conseille de garder la confusion sexuelle, cette technique est plus écologique. Utiliser les Spinosad sur les pics, idéalement ne dépasser pas 3 traitements/an (sur la fin de la première et de la deuxième génération ou application en fin d’été où le Virus de la Granulose est moins efficace et quand les diffuseurs sont fatigués).
Biologie : Les adultes apparaissent de façon échelonnée du début d’avril au mois d’août. Les papillons sont de mœurs crépusculaires et nocturnes. L’accouplement et la ponte n’ont lieu que si la température est supérieure à 15°. La ponte débute le jour même ou le lendemain de l’accouplement. Chaque femelle pond, en moyenne, 30 à 50 œufs.
Moyen de lutte :
- Installation de pièges sur le tronc :on peut lutter contre le carpocapse en posant sur le tronc et les grosses branches début juillet des pièges collants et plusieurs épaisseurs de cartons ondulés (en prenant de faire en sorte que les ondulations soient sur l’écorce et qu’elles aient au moins 4mm de largeur)
- La confusion sexuelle : ces pièges disponibles dans le commerce attirent les carpocapses mâles sur des plaques engluées. Ces pièges peuvent être utilisés pour limiter la population de papillons présente dans le verger. Il est conseillé de coupler l’installation de ces pièges avec un autre moyen de lutte, comme les bandes pièges, par exemple.
- La carpovirosine : des insecticides biologiques sont également disponibles, les plus efficaces (car les plus sélectifs) sont les produits à base de virus de la granulose (carpovirusine) qui, s’ils sont pulvérisés au bon moment, peuvent limiter fortement les populations de carpocapses en place.
- Installation de prédateurs : la pose de nichoirs pour favoriser la présence d’oiseaux insectivores dans le verger permet de réduire les populations de carpocapses. Parmi les espèces à favoriser, on trouve le mésange bleue et la mésange charbonnière, mais également la plupart des chauves-souris telles que pipistrelle ou oreillard qui consomment de grandes quantités de larves ou de papillons.
- Le sucre : la pulvérisation de sucres (fructoses et saccharose) à très faibles doses (1 à 10g pour 100 litres d’eau) protège les arbres et légumes contre bien des agressions. Le saccharose permet de réduire jusqu’à 63% les dégâts dus au carpocapse en verger.
- Le Nemalys C, produit de biocontrôle : Les nématodes entrent par les voies naturelles de l’insecte ou en traversant sa cuticule, et entraînent sa mort dans les 48 heures.
Nemalys C présente un intérêt particulier sur les parcelles très infestées, pour réduire le potentiel d’infestation pour l’année suivante.